Marion vit sa passion au quotidien. Après une formation Elevage équin et une spécialisation dans le débourrage des chevaux de loisir, elle vient de reprendre l’activité lancée par son père, féru de chevaux depuis toujours. « C’est mon père qui m’a transmis sa passion et le respect de l’animal. Nous sommes une famille qui vit cheval, chacun son rôle ! »
Quel a été ton parcours équestre et pourquoi l’équitation de loisir ?
J’ai débuté à six ans. Un jour en revenant de vacances, il y avait une ponette dans le champ. Ma première, Houpette, un sacré caractère et un cœur plus gros qu’elle ! C’est mon père qui m’a appris les bases de l’équitation. Puis j’ai commencé en club à huit ans, et j’ai arrêté à seize ans après mon galop 7. J’avais l’impression de ne plus progresser. Je n’avais pas l’esprit de compétition et c’était la relation cheval/cavalier qui m’intéressait avant tout. Entre temps, à onze ans, j’ai eu ma jument, Karelle, une trotteuse de trois ans. J’ai commencé à sortir en extérieur avec elle et j’y ai pris goût. Je me suis tournée vers l’équitation de loisir assez tôt.
Quelle est la fréquence de tes sorties et de tes randonnées?
Je randonne beaucoup de mars à novembre, en suivant, quand cela est possible, le calendrier du CDTE85. En général, je fais un rallye tous les dimanches, et une petite sortie en milieu de semaine pour détendre les chevaux. L’hiver, quand le temps le permet, je sors une fois par semaine. Et quand je peux m’absenter, avec l’élevage je n’ai pas trop le temps, j’essaie de partir 2 à 3 jours découvrir une autre région. Je suis allée en Dordogne, dans les Deux-Sèvres, et dernièrement j’ai fait un bivouac en Gâtine.
Dans le choix de tes randonnées que privilégies-tu ?
La diversité des paysages et la technicité des circuits. J’aime que le parcours varie à chaque fois, la nouveauté motive mes chevaux.
Parles-nous de tes chevaux de rando …
Karelle, une adorable trotteuse de seize ans. C’est une randonneuse hors pair. J’ai traversé plein de choses avec elle, j’ai appris la patience et la persévérance. Castelino, un pur sang de dix ans un peu nerveux ! Il avait quatre ans quand je l’ai eu. Il est craintif et parfois ombrageux, mais c’est un cheval gentil et très attachant. Quand il est en confiance, il se donne à cent pour cent. Et Aramys, le premier poulain de l’élevage, un selle français de quatre ans. C’est un cheval très proche de l’homme avec un mental à toute épreuve. Je l’ai débourré et il sort en extérieur depuis cette année. Il est polyvalent : randonnée, travail en liberté, Equility, et à la rentrée on s’essaie au western.
Le tourisme équestre n’est plus seulement ton loisir puisque tu en as fait ta profession. Qu’est ce qui t’a motivé et peux-tu nous présenter ton activité…
Etre au contact des chevaux et travailler dehors a toujours été mon souhait, et j’avais de la demande en chevaux de loisir. J’ai commencé l’élevage en 2010 avec mon père, et en décembre 2013, j’ai repris l’activité. Je fais aussi de la pension, du débourrage et de la valorisation du cheval de loisir. Et j’ai un gîte, les circuits sont nombreux et variés dans le coin.
Elèves-tu une race de chevaux en particulier ? Quels sont tes objectifs ?
Je n’ai pas de race favorite. J’aime apporter les caractéristiques de plusieurs races, mais c’est toujours le caractère qui prime. On apprécie un cheval avant tout pour son caractère, sa morphologie et ce qu’il a à nous offrir, pas pour ses papiers. Mes produits sont des origines constatées. J’ai 4 poulinières : une pinto, une appaloosa/fjord, une croisée irish cob, et une connemara/arabe. Ce sont toutes de bonnes juments de randonnée. Colt du Brisant, un entier appaloosa/lusitanien de dix-huit mois, a rejoint l’élevage en mai en vue de devenir le nouvel étalon. Pour la clientèle, j’essaie de proposer des chevaux polyvalents, bien dans leur tête, rustiques et endurants.
Comment gères-tu ton élevage ?
Tous les chevaux vivent en troupeau. Avec Colt qui est entier, je suis obligée de faire 2 lots, en respectant les affinités de chacun. J’essaie au maximum de respecter leur environnement naturel. Les chevaux rentrent en boxes l’hiver uniquement quand c’est nécessaire. Les poulinages et les saillies se font en liberté. Les poulains sont manipulés dès les premiers jours, mais ils sont éduqués par leur mère et le troupeau, j’interviens le moins possible. Le sevrage se fait de façon naturelle, vers un an, puis ils sont débourrés vers trois ans et remis au pré jusqu’à quatre ans. C’est là que commence réellement le travail en extérieur.
Si tu devais choisir un moment fort de ton expérience, lequel serait-il ?
Ma première randonnée avec mon premier poulain, Aramys. C’est le plus beau des cadeaux quand on est éleveur ! C’est l’aboutissement d’un long et beau travail et surtout le début d’une belle aventure. Il faut du temps et beaucoup de patience, mais ça en vaut vraiment la peine…
As-tu des projets ?
Un projet qui me tient à cœur depuis longtemps et qui devrait se concrétiser en 2015 : aller randonner au nord du Montana avec mon père et mes sœurs qui sont toutes cavalières, sans oublier ma mère, la reine de l’intendance !
Le mot de la fin…un message ?
« Qui veut voyager loin ménage sa monture. » Il faut écouter son cheval. Faire passer le bien être du cheval avant le sien.
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